de ne pas éloigner le fonds de
bibliothèque de la salle de classe : les livres
doivent rester à portée de main ; on ne les met
pas sur une étagère , encore moins derrière une
vitrine … mais on les entasse dans une vieille
malle de voyage où les élèves peuvent fouiller
sans vergogne ;
Debout devant un rayonnage de livre ,
l'élève ne tend pas la main . Trop d'ennui(s) , trop
d'obligation , trop de mauvais souvenirs remontent à la
surface " Il faut lire , je dois lire mais …. j'aime pas
lire !!! " .
La main ne se tend pas , les livres resteront sur
l'étagère et l'élève dans sa solitude … les liens
manquent .
Passer de la lecture – contrainte à la lecture – plaisir
.
On a pris pour principes :
* de ne jamais
punir ni pénaliser ( pas même par une reproche ou une
remarque acerbe ) l'élève qui n'a pas encore tendu la
main vers l'étagère : d'une certaine manière , ce serait
déjà le condamner ;
* de ne jamais
juger le choix d'un support de lecture , tout est bon à
lire : les BD sans bulles , le magazine dont l'élève ne
regarde que la photo de couverture ( le temps viendra où
il passera de la photo à la légende à l'article ).
*
de ne
jamais exiger un effort supplémentaire à celui de la
lecture : pas de de ne jamais donner de mauvaises notes
: 15 , 18 ou 20 selon que la restitution de l'élève est
médiocre , bonne ou très bonne . Celui qui n'a pas fait
le travail ne sera pas noté , c'est tout .Ainsi ,
l'élève ne risque rien , n'a rien à perdre mais tout à
gagner : il peut se plonger dans la lecture , il ne s'y
noiera pas . La lecture ne fera jamais couler la sacro –
sainte moyenne , elle deviendra plutôt un filet de
sauvetage …!lecture " ( à la lecture , rajouter encore
l'obstacle de l'écriture ! ) , pas d'exposé ( si
terrifiant pour les timides ) .
* de ne jamais
donner de mauvaises notes : 15 , 18 ou 20 selon que la
restitution de l'élève est médiocre , bonne ou très
bonne . Celui qui n'a pas fait le travail ne sera pas
noté , c'est tout .Ainsi , l'élève ne risque rien , n'a
rien à perdre mais to de ne pas offrir de piles de
livres , ni de proposer de listes de titres au début de
l'année , il est simplement demandé aux élèves
d'apporter chacun au moins un livre ou magazine et c'est
l'ensemble de ces apports qui constituera le fonds de la
bibliothèque de classe . Celui – ci sera d'ailleurs très
éclectique, tant en ce qui concerne la nature que le
niveau des textes . La fierté d'amener quelque chose et
le plaisir de partager sont tels que la malle devient
vite trop petite . Et les liens se tissent : " Qui
aurait Roméo et Juliette ? " , " Personne ne pourrait
amener l'Herbe Bleue ? " .ut à gagner : il peut se
plonger dans la lecture , il ne s'y noiera pas . La
lecture ne fera jamais couler la sacro – sainte moyenne
, elle deviendra plutôt un filet de sauvetage …!
de ne pas se
mêler de la gestion , sauf éventuellement pour
conseiller : les élèves seuls conçoivent les fiches de
prêt , les tiennent à jour , décident des délais
d'emprunt , sont responsables du rangement et assument
les pertes . Toute décision est prise par voie de vote .
La bibliothèque de classe devient la propriété de tous –
et du même coup , très précieuse !
*
de ne pas rester toujours dans la salle de classe
aux heures pendant lesquelles on parle " lecture " :
dans le parc s'il fait beau ………………… si elle est libre …
mais , assis par terre ou sur des chaises , c'est
toujours en rond , pour que l'on puisse partager , y
compris avec le professeur qui prête aussi ses livres
personnels , mais surtout emprunte ceux des élèves et
les élèves réclament " Racontez – nous ! " , " Lisez
tout fort ! " , " Et après ?... " .
Patience , et sourire permanent quoi qu'il se passe…
En fait , je ne sais si c'est la lecture qui doit être apprivoisée … ou si
c'est le professeur qui doit apprivoiser l'élève ? ou l'élève qui doit
apprivoiser le livre ? ou le livre qui doit apprivoiser l'un et l'autre ? …
Mais ce que je sais , c'est qu'il faut avant tout créer des liens : élèves –
élèves , élèves – professeur et élèves – livres .
Le livre ne doit
pas être le support d'un travail redouté mais plutôt ,
si restitution il doit y avoir , donner lieu à une
réalisation amusante ( affiche , publicité si l'on veut
une production écrite ; jeux de rôle (Voir
activités théâtrales) , enregistrement sur
cassette audio si l'on veut une production orale , ….).
En fait l'expérience
nous a appris qu'une simple discussion entre élèves (
encadrée mais informelle et détendue ) sur les lectures
faites se révèle très porteuse et génératrice d'intérêt
.